Sommaire

sommaire de Marre de celle là

Afin de raconter cette histoire d'Amour, j'ai divisé le livre en 5 actes, l'ensemble étant emprisonné entre un prologue et un épilogue, qui se résument en fait en deux poèmes: Ma nouvelle Amphétamine, et Ma Nagasaki. Sur le livre, le titre des poèmes ne figure pas, car ils n'ont nul intérêt d'y être mentionnés; trouvez ces proses dans leur section dédiée.

Sur ce présent sommaire, le même qui trône à la page 15 du livre, ne figurent pas deux choses essentielles: la citation et le poème Puta Vida.

En effet, à la page 7, soit au commencement même de la lecture, j'y ai inséré un chapitre intitulé "Remembrance" où figure le poème Puta Vida, avant dernier madrigal de mon recueil de poésie et lien direct avec Marre de Celle là. Dans mon deuxième ouvrage, ce fameux recueil de poésie intitulé "En attendant la Patagonie", je mentionnais que la suite s'écrirait en Patagonie, or elle fut écrite à Salta donc la chronologie de mes ouvrages s'en trouva ébranlé: pas tout à fait, grâce à ce poème qui est la passerelle rêvée et apte à prouver la cohérence de mes ouvrages littéraires.

En page 13, soit juste avant la présentation du sommaire, figure une citation, car j'aime introduire mes créations par des exergues d'autres auteurs. Pour l'occasion, j'ai choisi une phrase de Rousseau tirée de "La Nouvelle Héloïse". Même si à plusieurs reprises dans le livre, je fais allusion à l'œuvre de Rousseau, cette phrase y a toute sa place, notamment pour cette troublante corrélation entre la félicité et l'attente.

«Mais mon âme existerait-elle sans toi? Sans toi quelle félicité goûterais-je? Non, je ne te quitte pas, je vais t’attendre.»

Julie

Le Post Scriptum est en fait un chapitre bâtard. Lors de la rédaction du livre, j'avais écrit un poème du nom de "je t'aime", je souhaitais l'insérer dans l'œuvre finale, mais ne savais comment. J'ai donc eu l'idée de cet acte ultime où, après une courte introduction narrative, je clos Marre de Celle là par ces mots uniques: "Je t'Aime"

Les 5 actes narrent l'histoire dans son ensemble, j'ai intercalé les passages à la première personne, et ceux à la troisième.

Marre de celle là - illustration

L'acte 1 introduit le récit, met en place le décor et la rencontre entre ces deux individus. Il est rédigé à la première personne dans son genre masculin, c'est le plus dense des 5 chapitres, une densité due essentiellement à l'attente: en effet, 60 pour cent de son contenu se résume à la persévérance dont fait preuve le protagoniste à attendre sa bien Aimée. C'est Homère qui, dans l'Iliade, use majestueusement bien la répétition, me donna l'idée de cette attente répétitive, à rendre soporifique tout quotidien, mais offrant à la rupture de cette même attente, toute la joie espérée.

L'acte 2, rédigé à la troisième personne, raconte le déroulement de ces Amours, c'est un acte essentiellement descriptif, qui tente d'implanter cette relation au sein de la société. En effet, c'est dans ce chapitre où j'ai voulu définir ce qu'était un amour non social, mais en vain, vu que le thème central de l'œuvre se mua au fil de l'écriture: de l'associalisation de l'Amour, je suis passé à sa sensorialité.

L'acte 3, à la première personne dans son genre féminin, nous dévoile l'intimité d'une après-midi. Dans Lolita, Nabokov était capable de nous décrire une relation sexuelle sans en mentionner le moindre mot: insinuation. C'était aussi l'idée de ce chapitre, celui sur lequel je passai le plus de temps peut-être, car il me fallait décrire de manière sensitive, sensorielle et sensuelle, un acte physique. À ce niveau de lecture, nous ne le savons pas encore, mais cette après-midi fut la dernière que passèrent nos deux tourtereaux.

L'acte 4, de nouveau à la troisième personne, raconte donc l'abandon. En effet, après cette fameuse après-midi, la miss ne refaisant point surface, le protagoniste se retrouve seul. Toute l'ambiguïté de cet acte, c'est que les écrits qui le composent prennent leur source dans des rédactions plutôt autobiographiques et affligeantes. Or, sa présence dans le livre à la troisième personne signifie distance, froideur, absence de sentiment, ce qui ne fut pas trop le cas au final. Cependant, souhaitant aussi cet acte cruel, c'est-à-dire douloureux, j'arrivai à mon compte, et pus sans problème décrire la dégénérescence du protagoniste, car c'était aussi le but.

L'acte 5 est en fait composé en quatre sous-parties. La première est à la troisième personne et raconte ces retrouvailles manquées; les trois autres, narrent cette journée du lendemain où nos deux amants s'enlaceront à nouveau, à la différence que pour la narration de cet instant, nous avons trois versions distinctes: Celle là, le narrateur (ou l'observateur), et celui-là. Avec ce procédé, j'ai pu ainsi décrire un même évènement depuis des points de vue différents, et ainsi m'amuser à relativiser le temps.

Remembrance

Marre de celle là - Puta Vida

Puta vida!
Tout se concasse

Et se noie dans ce trou sans face:
Ma vie, mes rêves, ma chaire, mon être;
Pour ne faire de mon âme qu’un spectre
Moins net et plus flou que l’éclat
Sombre du Gange.

Puta vida!

Mes sens se fixent sur ses yeux
Comme le quartz se saisit du pieu
Et rend mon coeur un peu plus vif
Que mon sang se mute en flot vif
Et croît le disque de mes veines.
Puta vida!

Sa peau d’Indienne
Matte, lisse, douce, belle, luit sous la lune
Comme ces longs jours où, près des dunes,
Ré, de ses traits, créait ses mers
Fausses mais qui nous poussaient à faire
Le vrai plongeon.

Puta Vida!

Mais le saut ne mène qu’au trépas,
Le vide vient en fin de cet acte,
Je me fais seul suite à ce pacte,
Je n’ai plus qu’à me dire: «Oublie!»
Et rien de plus; alors j’oublie.

Puta Vida!

Citations

«Mais mon âme existerait-elle sans toi? Sans toi quelle félicité goûterais-je? Non, je ne te quitte pas, je vais t’attendre.»

Julie


Marre de celle là - illustration

J'ai donc choisi une phrase de "La nouvelle Héloïse" pour introduire mon ouvrage. D'une part cette phrase m'a profondément plu et touché, et d'autre part, elle est écrite par un auteur que j'admire grandement: deux raisons suffisantes pour me l'accaparer, même si à l'époque, j'hésitais entre présenter une citation qui m'était propre, ou celle d'un autre auteur. Cette deuxième alternative me plait davantage, car j'ai ainsi l'impression de rendre hommage, de remercier.

Ci-dessous quelques-unes de mes citations propres. Il est difficile d'inventer, je pense que tout a dû être dit sur ce sujet, ou presque. Pour la deuxième citée, elle n'avait aucune chance d'être sélectionnée, mais je la présente malgré tout vu qu'elle est écrite.

"Le cœur a un pouvoir que la raison ne serait dominer"

"L'Amour, ce n'est pas qu'un trou, c'est un précipice"

"Si la femme est un mystère, l'Amour qu'on lui offre est une incompréhension"

"L'Amour, c'est la parole du cœur: si tu n'entends pas ce dernier, tu seras incapable de comprendre le premier"

"Si le temps néantise l'Amour, la patience l'authentifie"

Voici une petite sélection de citations d'auteurs qui me plaisaient à l'époque, on peut y remarquer quelques similitudes avec celles présentées ci-dessus notamment dans le contraste entre l'Amour et la Raison. Quelques-unes d'entre elles furent mentionnées au sein de l'œuvre finale.

"Il y a l'amour ... Et puis il y a la vie, son ennemie." (Jean Anouilh)

"Quand il y a des certitudes, il n'y a plus d'amour." (Tahar Ben Jelloun)

"On ne sait jamais pourquoi l'on tombe amoureux de quelqu'un: c'est même à cela qu'on reconnaît qu'on l'aime." (Alfred Capus)

"La raison et l'amour sont ennemis jurés." (Pierre Corneille)

"L'amour se résigne à ne pas savoir." (Michel Deguy)

"Qu'aime l'amour? L'infinité. Que craint l'amour? Des bornes." (Søren Aabye Kierkegaard)

"L'amour qui naît subitement est le plus long à guérir." (Jean de La Bruyère)

"Quand l'amour parle, il est le maître." (Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux)

"Quand l'amour veut parler, la raison doit se taire." (Jean-François Regnard)

Post-Scriptum

Je me suis permis d'introduire le poème "Je t'aime" par un petit texte évoquant la matinée qui suivit les fameuses retrouvailles.

Marre de celle là - illustration

Mercredi 24 septembre 2003, la matinée était d’une douceur agréable; en cette heure hâtive, la place centrale dégagea une ambiance sereine. En son sein, le jardinier ratissa les pans de pelouse afin d’en extraire le superficiel; le dos courbé, il mouvait ses avant-bras d’un geste régulier et pistonneux. S’approchant du ficus en marche arrière, il s’immisça sous son l’ombre étendue et déposa son pied sur un morceau de papier plié en quatre. Surpris par le bruit anormal de cette feuille, il souleva son talon et se saisit du document qu’il se permit de déployer. Un texte y était rédigé, sans nom d’auteur ni mention de date, seulement un poème, composé d’alexandrins, qui avait la force d’un épithalame jamais offert.

Qui écrivit cette prose, et pour qui fut-elle écrite? Nul ne le sut, et le jardinier sembla s’en moquer vu qu’il rejeta machinalement le papier sur son tas d’ordures… Fort heureusement, nous pûmes récupérer cet épithalame afin de vous le présenter…