Poèmes en Français

Ma nouvelle amphétamine

Tu es devenue ma nouvelle Amphétamine,
Ma folle Alpha Méthyl PHenyl EThyl AMINE,
Tendre et douce telle une uligineuse cardamine ;
Celle, au sourire adamantine, qui m’achemine
Sous l’ombre d’un Idho, apaiseur d’étamine.

Tu es cette népenthès qui me prédomine.

Ton derm’, aussi bistré qu’une estivale hermine,
Plus contagionnant qu’une suave plaquemine,
Aussi sensible qu’une mature balsamine,
Mais plus préservative qu’une antique contre-mine
Immole mes neurones d’un flot de vitamine.

Tu es ma Sylphide héroïque que j’incrimine.

Lorsque je te vis, oh ! créatrice d’albumine,
Aux mystères plus rouges que mon sang de vermine,
Mes aortes expulsent un geyser d’où culmine
Mon cœur fragile et vulnérable qui s’effémine
Sous ta beauté. Oh ! ma divine benjamine.

Enrobé au sein de cette aura contre-hermine,
Je semble errer dans des confins où m’examine,
De son œil expert, Harpocrate, lui qui domine,
De sa voix transcendante, ma modeste chaumine
Où tu m’offres ta venue et me contamines,
M’hypnotises, m’ensorcelles, m’envoûtes et m’extermines,
Me poussant à consommer la scopolamine.

Dès lors, mes synapses refusent toute histamine
Pour noyer ma chaire sépulcrale de mélanine
Et calmer mon reste cochléaire d’où rumine
Cet écho salvateur que rien ne se termine.

Ta sueur qui se répand, telle la calamine,
Sur mon saint leucoderme imprégné, alumine
Mes rêvasseuses choroïdes et dissémine
Toute entité de mon névraxe qui récrimine
Tout ce qui le pollua. Mon corps se lamine
Dans une folle overdose et alors élimine
Toute appétence, victime de la pire des famines.

Posté face à toi tel un dévoué flamine,
Je m’immortalise et sur mes planches abomine,
De mon élégant et dévoué porte-mine,
Les syllabes que jamais n’eu fécondées ma mine.

Tu es cette Déesse-là, celle qui enlumine
Ma vie, qui la majestifie, qui l’illumine.
Ton pouvoir est colossal, tu prédétermines
Ma destiné qui gracieusement se chemine
Vers cette voluptueuse que détermine
Ce bonheur que je partage avec Toi, gamine !
Toi, Celle Là, nouvelle et divine amphétamine.

Interprétation de "Ma nouvelle Amphétamine" par Humanoide

Ma Nagazaki

Elle est ma Nagasaki,
Avec un retard de trois jours qui
Parurent d’interminables années
À mes côtes contaminées.

Soit ! son impact fut moins violent
Que ce jeune môme innocent,
Mais elle sut très bien cendrer,
De son troublant regard engendré

Mon cœur et mon corps voués
À une souffrance inavouée
Qui hisseront leurs sourdes séquelles
Vers une histoire solennelle.

Ce jais fut bien moins inattendu
Que, et c’est bien entendu,
Ce premier jet insensé,
Mais il me fit clairement penser

Que ma Capitale de l’Est
Était condamnée à cette peste
D’une atemporelle soumission
Aux plus furtives passions.

Oh ! Nagasaki… Et en un rien
Elle crucifia en mon sein,
De sa divine chaleur,
Les katakanas de mon malheur.

Je T'aime

Je t’aime, je t’adore, je te veux, je te désire;
Je te réclame, tu me transportes, tu me vivifies;
Tu m’échauffes, tu m’avives, tu m’éclaires, tu m’inspires;
Tu me dresses, tu m’échafaudes : je te déifie.

Tu m’es nécessaire, tu me dérègles, je te souhaite;
Tu m’organises, tu me conduis, tu me diriges;
Tu m’évades, tu m’égares, je t’espère, je te quête,
Je te sacralise, je te convoite et t’exige.

Je t’invoque, tu m’élabores, tu me manipules;
Tu m’animes, tu me sculptes, je t’admire, tu m’exhausses;
Tu me fabriques, tu me façonnes, tu me stimules;
Tu me soustrais, tu me libères : tu me surhausses.
Tu m’éveilles, tu me galvanises, je t’ambitionne;
Je te demande, je te soupire, je te supplie;
Tu me tourmentes, tu m’obnubiles, tu me passionnes;
Tu m’hypnotises et t’en conjure : tu m’accomplis.

Tu me manœuvres, tu me réalises : je t’honore;
Tu me troubles, je t’aspire, tu m’égaies, tu m’enivres;
Je te revendique, je te chéris, je t’implore;
Tu m’impressionnes, je te raffole, tu me délivres.

Je te sollicite, tu me perturbes, tu m’enflammes;
Tu me soulèves, je te requiers, je te mendie;
Je t’ai besoin, tu me magnétises, tu me calmes;
Je te jouis, tu m’éblouis, tu m’assagis.

Je te prescris, je te magnifie, je t’estime;
Tu m’incites, je te rêve, tu me mènes, tu me guides;
Je t’apprécie, je te consens, tu me fascines;
Je te prétends, tu m’électrises et m’intimides.

Tu me minaudes, je te vénère, je t’affectionne;
Tu m’emballes, tu m’émeus, tu m’excites, tu m’aliènes;
Tu m’actives, je t’idolâtre, tu me confectionnes;
Je te prie, tu m’enfièvres et me bouleverses : je t’Aime.